Comme toutes les nouveautés, le Réseau Vert suscite à juste titre des interrogations. Nous avons retenu ici les inquiétudes que les Parisiens ont exprimé le plus souvent, dans leurs réponses au questionnaire.
"Le trafic sera détourné dans les rues avoisinantes. Les riverains du Réseau Vert seront avantagés au détriment des autres:"
Il faut distinguer trafic local et trafic de transit. Le premier diminuera grâce au Réseau Vert: des petits trajets effectués aujourd'hui en voiture (conduire les enfants à l'école, courses, visite à des amis, etc.) se feront plus facilement à pied ou à vélo. Quant au trafic de transit, beaucoup de rues du Réseau Vert n'en ont pas; pour les autres, des aménagements devront avoir lieu pour éviter des effets pervers dans les rues avoisinantes. Et surtout, c'est aux habitants à se battre pour que leur rue deviennent aussi une rue verte.
"Les enfants qui jouent vont rendre les rues vertes plus bruyantes."
Le Réseau Vert a aussi été conçu pour eux. D'ailleurs le bruit des enfants est-il plus gênant que celui des voitures ? Les gaz d'échappement et le bruit de la circulation nuisent à la santé. Les enfants qui jouent n'ont jamais rendu personne malade, et ils ne jouent pas la nuit. Une ville qui exclut les enfants n'est pas une ville humaine.
"Les propriétaires de chiens vont venir plus nombreux les promener faire leurs besoins."
Devons-nous renoncer à rendre nos quartiers plus agréables à vivre à cause de propriétaires de chiens, dégoûtants, paresseux ou négligents ? Dans les rues du Réseau Vert, des aménagements seront prévus pour que les chiens fassent leurs besoins. Des règles strictes seront édictées et les contrevenants seront verbalisés.
"Les riverains ne pourront plus garer leur voiture."
Les automobilistes qui ont un parking dans une rue du Réseau Vert pourront bien sûr y accéder de jour et de nuit. Les autres bénéficieront d'une priorité dans les parkings avoisinants.
"Le Réseau Vert va augmenter la pénurie de stationnement."
Le stationnement est un régulateur de trafic. Accroître le stationnement, c'est augmenter la circulation, cela crée de nouvelles demandes de stationnement, etc. Les Verts-Paris proposent de rompre ce cercle vicieux. L'essentiel est d'offrir une place à chaque Parisien pour garer son véhicule. A Paris, il y a autant de voitures que de places de stationnement dans les parkings.
"Les pompiers, les ambulances, la police, les éboueurs, les PTT, etc., ne pourront pas circuler dans le Réseau Vert."
Comme dans les rues piétonnes, les véhicules des services de sécurité et des services publics pourront bien sûr emprunter le Réseau Vert.
"Les commerçants ne pourront plus être livrés."
Si une rue réaménagée ne permet plus l'accès aux camions, des aires de livraison seront implantées dans les rues adjacentes. Les moyens modernes de portage (transpalettes, chariot électrique ou non, etc.) permettent des livraisons pratiques et sans fatigue, même quand le véhicule n'est pas stationné pile devant le lieu de livraison. Les mesures d'accompagnement prises dans le cadre d'un futur Plan de Déplacement Urbain faciliteront le travail des livreurs qui auront des tournées plus rapides et plus faciles à organiser.
"Les personnes âgées ne pourront pas être déposées devant chez elles. Elles seront pénalisées:"
Les personnes âgées sont justement, avec les enfants, les principales victimes du système actuel. En très grande majorité, elles n'ont d'ailleurs pas de voiture. Le Réseau Vert représentera pour les anciens un progrès incontestable. Ils trouveront enfin des itinéraires pour se déplacer en sécurité et l'esprit tranquille. Les personnes à mobilité réduite auront la possibilité de se faire déposer dans les rues du Réseau Vert par les véhicules particuliers et les taxis.
"Dans les rues du Réseau Vert, les loyers seront plus élevés car les logements prendront de la valeur."
Cette objection est bien la preuve que le Réseau Vert est ressenti comme une amélioration de la qualité de la vie donnant envie d'habiter dans ces rues, mais elle est spécieuse : en la suivant, on renoncerait à améliorer le cadre de vie pour stabiliser le prix des logements ! Et puis il faut bien commencer quelque part. Le Réseau Vert est la première phase d'une politique urbaine plus humaine qui devra s'étendre à toute la cité.
"Le Réseau Vert, c'est coûteux:"
Les rues du Réseau Vert seront aménagées, mais ces dépenses seront négligeables comparées au coût de la voie Mazas ou du nouveau pont
Charles-de-Gaulle, par exemple. Au contraire, la logique du Réseau Vert est économe en argent, en énergie, en pollution et en stress.
"Le Réseau Vert va créer plus d'insécurité."
D'abord le Réseau Vert va réduire la principale source d'insécurité qu'est la voiture. Ensuite, quand on formule cette objection, on se réfère aux zones piétonnes telles qu'elles existent : de petites enclaves, des réserves pour piétons situées au centre des villes. Le Réseau Vert, c'est plus de cent kilomètres de rues. Ce n'est pas du tout la même dimension, c'est une proposition pour un autre mode de vie. Le Réseau Vert, c'est moins de bruit, plus de convivialité, et donc naturellement moins d'agressivité. Le Réseau Vert c'est une conception de l'urbanisme qui n'exclut pas, donc plus humaine et où chacun peut trouver sa place.
"Le Réseau Vert créera de nouveaux embouteillages. Les transports en commun sont déjà bondés, ça va être encore pire."
Il ne faut pas exagérer l'importance de l'automobile. Elle assure le tiers des déplacements motorisés. Le Réseau Vert n'enlèvera à la voiture que 10 % de la voirie, environ ...% du trafic. Ces trajets pourront être absorbés par les bus si l'on améliore leurs conditions de circulation. S'ils circulaient à 13 km/h, ils pourraient accroître leur trafic de 22% à moyens constants.
Certaines lignes du métro ne sont pas exploitées au maximum de leur capacité pour des raisons d'économie.
"Çà va changer les commerces, attirer les commerces de luxe."
Il faut le répéter, le Réseau Vert irriguera tout Paris. Il n'aura pas les effets pervers des zones piétonnes implantées dans les centres-villes. Le commerce traditionnel y conservera toute sa place.
"Les vélos, c'est dangereux pour les piétons, surtout pour les personnes âgées."
Moins que les voitures. L'expérience des villes françaises et étrangères montre que la cohabitation piéton-cycliste peut s'organiser de façon tout à fait pacifique. Dans certaines rues étroites, des aménagements sépareront les cyclistes des piétons. Ailleurs chacun trouvera sa place en bonne intelligence. Les cyclistes sont plus rapides que les piétons, mais sont aussi vulnérables en cas de choc. Chacun a donc intérêt à faire attention à l'autre.
Des arbres, de l'herbe, des fleurs, des oiseaux et des enfants (anonyme)
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