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Le Réseau Vert dans la Presse 2003

Paris s'offre un jour sans voitures, mais ne fait pas de place au vélo

18/09/2003

La journée "En ville sans ma voiture", le 22  septembre, et la réunion du congrès international Velo-City, du 23 au 26, sont l'occasion pour la capitale de débattre de la place de ces deux moyens de transport. Les partisans de la bicyclette se disent déçus par la politique de la ville dans ce domaine.

Appelons-la Corinna. Cette militante d'une grande association cycliste allemande vient passer la Semaine du vélo à Paris, du 22 au 29 septembre. Tout juste débarquée du Thalys en provenance de Cologne, avec son vélo, lundi 22 septembre, elle part de la gare du Nord pour son hôtel, place de la République. Le trajet par le boulevard Magenta, déserté par les automobiles, lui semble un rêve. Elle gare son engin dans le parking réservé aux deux-roues, rue Albert-Thomas, devant l'Hôtel du Nord, qu'on lui a dit tenu par des défenseurs de la bicyclette.

En fin d'après-midi, elle décide d'aller retirer son bulletin de participation au congrès international Velo-City, qui commence mardi. Elle traverse, à vélo, tout le centre de Paris aux chaussées envahies par les cyclistes, les rollers et les piétons. La journée "En ville sans ma voiture", qui a lieu chaque 22 septembre, semble un succès.

Mais à 19 heures, place du Châtelet, Corinna se trouve prise dans une manifestation de cyclistes et de rollers qui créent un gigantesque bouchon. Les restrictions à la circulation viennent de tomber. Les voitures tentent de reprendre le haut du pavé. "Ras-le-bol du tout-bagnole et du tout-camion qui asphyxient Paris et dérèglent le climat !" , "Assez de bla-bla et d'opérations publicitaires !" , "Chirac, Delanoë, changez de braquet, passez aux actes !" , disent les tracts de la coordination Vélorution qui a organisé cet "embouteillage cyclique" .

Mardi 23 septembre, dans une ville à nouveau paralysée par la circulation, Corinna a également toutes les peines du monde à rejoindre la rive gauche pour assister à l'ouverture, par le maire de Paris et par le ministre des transports, du 14e congrès Velo-city.

Au milieu des 700 participants venus de 40 pays, elle se remet difficilement de l'étrange expérience qu'elle vient de vivre. Habituée aux larges trottoirs de Cologne, où les cyclistes roulent par centaines pour se rendre dans le centre de la ville, elle a eu des sueurs froides pour arriver rue Saint-Dominique, le but de son périple. Dans une atmosphère irrespirable, à côté des véhicules quasiment arrêtés sur le reste de la chaussée, elle a dû pédaler dans des couloirs au milieu des bus et des taxis lancés à toute vitesse. Et elle n'est pas près d'oublier la très périlleuse traversée des carrefours au milieu d'automobilistes énervés.

Au cours des séances plénières et des ateliers du congrès, Corinna écoute le maire de Paris. Bertrand Delanoë (PS) se félicite de la baisse de 7 % du trafic automobile dans la capitale depuis son élection, en 2001, et partage l'objectif du congrès : "Le vélo, outil indispensable pour la reconquête de la ville." Mais elle apprend avec stupéfaction que cette municipalité n'a construit que 1 kilomètre de couloirs réservés aux vélos. Jean Tiberi, le prédécesseur de M. Delanoë, en avait ouvert plus de 85 kilomètres pendant sa mandature.

Devant la baisse de 4 % du nombre de cyclistes, observée en 2002 dans Paris, où moins de 1 % des déplacements s'effectuent à vélo, Denis Baupin, son adjoint (Verts) chargé des transports et de la circulation, annonce que 2003 va marquer un nouveau départ pour le vélo dans la capitale : "Pendant deux ans, nous avons mis la priorité sur le développement des transports en commun, avec la mise en place de couloirs de bus ouverts aux cyclistes et les travaux du tramway."

Pour la mairie de Paris, ces deux ans ont également permis de mettre au point un "  plan vélo": un véritable schéma directeur des prochains aménagements cyclables dans Paris. "Pour pouvoir relier entre eux les principaux pôles de l'agglomération, il fallait éviter le coup par coup , explique M. Baupin. Nous voulons mettre en place un réseau cohérent et structurant, avec des liaisons avec les communes limitrophes, qui s'intègre dans les quartiers verts et dans les futurs espaces civilisés."

L'annonce de la mise en chantier de 40 kilomètres de couloirs réservés aux cyclistes en 2003 ne convainc cependant pas les représentants des associations de défense du vélo. "Nous attendions beaucoup de Bertrand Delanoë et de son alliance avec les Verts", raconte Laurent Lopez, porte-parole du MDB, le Mouvement de défense de la bicyclette. "Le développement du vélo à Paris est la réponse vitale au bruit, au stress, à la pollution, aux encombrements provoqués par la circulation. Et nous avons vu la nouvelle municipalité remplacer la commission extramunicipale du vélo, qui se réunissait régulièrement sous Tiberi, par une commission des déplacements et des groupes techniques sur le vélo, où ne siègent même plus les élus, et où il ne se décide pas grand-chose depuis deux ans."

Même déception poux ceux qui défendent les axes sans voitures dans Paris, dont certains ont rejoint le cabinet de M. Baupin. "La création d'un tel réseau figure dans le contrat de mandature entre les socialistes et les Verts, assure Eric Marchandise, secrétaire général de l'association Réseau vert. Nous attendions donc au moins la création d'un axe Nord-Sud entre la piste du canal de l'Ourcq à La Villette et la coulée verte du TGV Atlantique. Après avoir repoussé un premier projet jugé trop cher, la mairie parle maintenant d'un tronçon entre le Nord et Notre-Dame, d'ici la fin de la mandature. C'est peu !"

Après Velo-City, qui s'achève vendredi, notre cycliste d'outre-Rhin se rend Porte de Versailles, samedi 27 septembre, au Mondial du deux-roues. Auparavant, elle a participé, mercredi 24 septembre, à une étrange manifestation. Tous les cyclistes de Paris étaient invités par la mairie à se rassembler devant l'Ecole militaire à 18 heures pour descendre les Champs-Elysées et aller jusqu'à l'Hôtel de Ville. Bertrand Delanoë devait prendre la tête de cette célébration consensuelle de la petite reine. Mais Corinna rentre à Cologne, persuadée que le vélo risque de rester longtemps le moyen de transport le moins utilisé dans Paris.

Christophe de Chenay

 

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